François Burgat :

C’est paradoxalement au moment où, enfin, les peuples sont en situation de prendre leur destin en main, en se dégageant des pesanteurs des autoritarismes nationaux et régionaux, qu’une gauche fossilisée et désorientée, héritière du stalinisme, continue, sur sa lancée, à écrire l’histoire avec des instruments conceptuels directement hérités de la guerre froide.
C’est triste (et cruel) mais c’est comme ça : la force d’inertie intellectuelle d’un pan entier de cette bonne vieille gauche (arabe et européenne) est en train de l’empêcher de prendre un virage historique ! Son aveuglement dans le dossier syrien a plusieurs causes. L’une des toutes premières est une surenchère égoïste et intolérante dans l’appropriation privative du label anti-impérialiste : « Personne d’autre que nous, et surtout pas la génération de l’Islam politique ».
Imperturbablement, nos chers camarades sont en train de sortir de (la route de) l’histoire ! Adieu Camarades !”

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